NON AUX LPs (Producteurs autorisés / Licensed Producers)
Crédit photo: Dave Chan | The Globe and Mail
Dans notre société, le gouvernement écoute beaucoup les entreprises privées. Ces dernières font appel à des lobbyistes ou des agences de lobbyisme qui veilleront à faire changer des lois et des règlements en leur faveur (parfois par l'entremise d'attachés politiques: Ex-colleague will lobby MP Bill Blair to restrict field of pot growers). Notre système fonctionne comme ça. L'industrie du cannabis n'échappe pas à ce système.
Au Canada, il y a malheureusement un oligopole1 qui s’est développé dans le nouveau système médical (MMPR) sous Harper. Alors, on se retrouve avec quelques entrepreneurs qui ont investi dans de gigantesques usines de culture de cannabis. Ces bâtiments ont coûté énormément d’argent à ces investisseurs, puisqu’ils devaient répondre à plusieurs « normes » irrationnelles de Santé Canada2.
Ces entreprises veulent vendre du cannabis à grande échelle, mais le problème n'est pas là. Nous croyons qu'un marché ouvert à toutes les formes d'entreprises est l'idéal pour ce qui est de cette substance. Par contre, certains de ces entrepreneurs veulent le monopole des ventes de fleurs de cannabis lorsqu'elles seront légalisées. Étant les seuls producteurs autorisés, ils cherchent un maximum de profit. Si une multitude de dispensaires apparaissent, leurs profits vont inévitablement diminuer.
Alors comment ces quelques investisseurs peuvent-ils garder leur contrôle du marché? En faisant du lobbyisme auprès du gouvernement! Et on en a vu un exemple avec les dispensaires de Toronto qui ont été persécutés dernièrement: « Les producteurs autorisés [devai]vent s'inquiéter de perdre des affaires aux dispensaires
(À voir: Toronto’s marijuana crackdown follows heavy lobbying by legal pot producers) ».
Pour parvenir à leur fin, ces entrepreneurs malhonnêtes poussent le gouvernement à établir qu'ils sont les seuls à assurer un produit de qualité. Avec leurs installations (inutilement) sécurisées au maximum, ils veulent montrer l'exemple à suivre lorsqu'on veut produire et vendre du cannabis.
D'une part, il y a du très bon cannabis disponible de petits cultivateurs locaux et dans les dispensaires. Et même du meilleur cannabis que celui que l'on peut se procurer chez les producteurs autorisés - leurs fleurs manquent peut-être d'amour...
Le fait est que la plante de cannabis devrait principalement être cultivée en grande quantité dans des champs et des serres, dans le même genre d'installations utilisées pour la culture de tomates par exemple. La lumière du soleil est la meilleure source d'énergie pour ces plantes. Les techniques de production en serre et en terre agricole nous offrent des avantages importants comparativement à la culture intérieure :
- En cultivant du chanvre dans les champs par exemple, on peut aussi récolter l'huile des fleurs pour en faire des concentrés. (Les plantes de chanvre produisent des fleurs et elles peuvent être psychoactives si l'on choisit une variété de cannabis contenant du THC, etc.)
- La culture intérieure demande de nombreuses installations électriques pour la gestion du site, mais surtout pour la lumière. En s’approvisionnant d'une source d'énergie naturelle (le soleil), la culture extérieure ou semi-extérieure est beaucoup moins polluante.
- On économise donc beaucoup d'argent, puisqu'on n'a pas à dépenser pour les multiples installations et pour la quantité astronomique d'énergie utilisée.
- Les économies réalisées permettent surtout de baisser la valeur du produit. C'est la seule façon de retirer le cannabis des mains du crime organisé. Sans profit satisfaisant, les criminels perdent intérêt envers la substance.
Les champs et les serres remplis de plantes de cannabis prendront beaucoup de profits aux producteurs autorisés. Est-ce une bonne raison pour les empêcher d'être admis dans le nouveau marché? Non! L'investissement de certains ne devrait pas veiller à maintenir le contrôle d'usines plus polluantes et moins économiques. Les investisseurs doivent accepter une nouvelle plateforme qui s'ouvre davantage à tous au lieu de faire en sorte que le vieux régime persiste.
Pour ce manque de bon jugement, et tant que les petits entrepreneurs ne pourront pas prendre part au marché du cannabis, on vous invite à boycotter les producteurs autorisés malhonnêtes. Nous ne devons pas les aider dans leurs démarches.
Boycottons les LPs!
Dan
MACAQUETV
[ publié le 25 juillet 2016 ]
1. Marché caractérisé par un petit nombre de vendeurs face à un grand nombre d'acheteurs
Larousse
2. Les « normes » de Santé Canada obligent les entrepreneurs à tenir des installations hautement sécurisées et stériles pour éviter les vols et assurer le suivi et la qualité du produit. Le fait est que l'on peut cultiver du cannabis d'aussi bonne qualité sinon plus à l'extérieur (comme pour la majorité des fruits et légumes que l'on consomme). Les techniques en terres agricoles ou en serres permettent de diminuer les coûts de production, ce qui permet de baisser la valeur du produit. De là, les installations hautement sécurisées sont inutiles puisque les risques de vols sont plus faibles - la marge de profit n'en vaut pas la peine.
3. Terpène: Nom générique d'une importante classe de composés organiques naturels, de formule générale (C5H8)n et de leurs dérivés, qui résultent formellement de la condensation de plusieurs molécules d'isoprène. [...] Les usages des terpènes sont très nombreux : parfums, médicaments, colorants, etc. La plupart des terpènes constituent le principe odoriférant des végétaux (ocimène du basilic, myrcène du laurier, limonène du citron, pinène du pin, etc.). Beaucoup de molécules terpéniques possèdent de propriétés antiseptiques (girofle, thymol, eucalyptol, camphre, etc.).
Larousse
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